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mardi 21 octobre 2014

La vaccination anti-grippale fait parler .... (source La Croix)

La vaccination par les pharmaciens suscite le débat

Le ministère de la santé souhaite donner aux pharmaciens la possibilité de vacciner dans leurs officines, ce qui provoque l’irritation des médecins et des infirmières.

20/10/14 - 17 H 32
Vaccination par une infirmière. Le projet est loin de faire l’unanimité, même chez les pharmaciens.
THIERRY ZOCCOLAN/AFP

Vaccination par une infirmière. Le projet est loin de faire l’unanimité, même chez les pharmaciens.

AVEC CET ARTICLE

UN PROJET POUR SIMPLIFIER LES DÉMARCHES

Le projet de loi sur la santé, présenté la semaine dernière par Marisol Touraine, prévoit d’étendre les compétences des pharmaciens en matière de vaccination. Si le texte est voté en l’état, ces derniers pourront vacciner directement dans leurs officines.
Selon le ministère, cette mesure pourrait permettre d’augmenter la couverture vaccinale qui, en France, reste parfois insuffisante, en particulier pour le tétanos chez les adultes. « Chaque jour, 3,5 millions de personnes poussent la porte d’une de nos officines. Nous sommes donc bien placés pour amener à la vaccination des personnes qui vont très peu souvent chez le médecin », indique Philippe Besset, vice-président de laFédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Comme l’indiquait, en 2011, l’Inspection générale des affaires sociales(Igas), cette mesure pourrait simplifier le circuit d’accès à la vaccination : en dehors de certaines campagnes organisées comme pour la grippe, il faut en effet aller chez son médecin se faire prescrire son vaccin, aller le chercher à la pharmacie puis retourner au cabinet médical pour la piqûre.

MÉCONTENTEMENT DES MÉDECINS ET DES INFIRMIÈRES 

La mesure suscite une levée de boucliers. « La campagne contre la grippe H1N1 a montré que ce n’est pas en mettant de côté les généralistes ni en éclatant les lieux de vaccination qu’on parviendra à rétablir la confiance des Français dans ce geste de protection qui reste un acte médical », estime le docteur Claude Leicher, président du syndicat MG-France.« Quand un patient vient chez son médecin traitant, juste pour recevoir un vaccin, c’est aussi l’occasion d’évoquer avec lui sa santé, de prendre sa tension, de parler un peu de prévention. Ce n’est pas une consultation inutile », plaide le docteur Jean-Paul Ortiz, président du syndicat CSMF.
Présidente du Sniil, un syndicat d’infirmières libérales, Annick Touba met en avant le manque de formation des pharmaciens. « Injecter un produit dans le corps humain demande une compétence spécifique qui est du ressort des médecins et des infirmières », affirme-t-elle. Un argument que prend en compte Philippe Besset. « Nous ne nous engagerions dans cette nouvelle mission qu’à la condition d’avoir une formation. C’est ce qui a été fait en 2007 au Portugal où, aujourd’hui, 80 % des pharmaciens peuvent vacciner », constate-t-il. Mais tous les pharmaciens ne sont pas favorables à la mesure. « Cela risque de compliquer nos relations avec les médecins », juge Gilles Bonnefond, président du syndicat USPO.

UNE RÉMUNÉRATION NON ENCORE FINALISÉE

La question, évidement cruciale, n’a pas encore été tranchée. « Dans les autres pays où cela été mis en place, la rémunération tourne autour de 10 € par vaccination », indique Philippe Besset. Les infirmières qui, depuis 2008, ont obtenu le droit de vacciner directement contre la grippe, ont une rémunération variable. « Pour une vaccination anti-grippale, on touche 6,30 €. Pour les autres vaccins, c’est 3,15 € », précise Annick Touba.
Un généraliste, qui reçoit un patient pour un vaccin, est payé comme pour une consultation classique, soit 23 €. « Mais dans les deux tiers des cas, on fait le vaccin au détour d’une consultation pour un autre motif. Et dans ce cas, on ne fait pas payer le patient deux fois », affirme le docteur Leicher

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